18 juil. 2010

Des Hommes

"Les joueurs ont fait preuve d'abnégation, de détermination. Je ne pense pas que beaucoup d'équipes auraient pu faire ça, en étant largement critiqué pour ne pas avoir de mental, etc. Je suis fier de mes joueurs."
Vern Cotter, entraineur de l'ASM Clermont Auvergne

Comme je l'ai déjà mentionné dans un précédent billet, cette victoire immense pour notre peuple, c'est avant tout la victoire d'Hommes. Des joueurs aux supporters en passant par le staff, un petit tour d'horizon des "Gueules" et des anonymes qui ont permis cette explosion de Bonheur au soir du 29 mai dernier. 


Les "Héros"

Ne pouvant consacrer un paragraphe entier à tous les protagonistes de l'acte, ne m'en voulez pas de m'attarder sur quelques uns.


Aurélien Rougerie. Les autres ne m'en voudront pas de le citer en premier : il est et restera LE Capitaine emblématique de cette génération d'une part, du premier titre d'autre part et de cette régularité, cette envie, ce combat et cette abnégation de tous les instants pour y arriver.
J'aime : son sens du collectif, "Roro" ne joue plus pour lui, il joue et se défonce, se sacrifie parfois, pour les autres, pour l'équipe. Pour moi il représente ce qu'on appelle "l'amour du maillot".


Alexandre Audebert. Il n'y a pas de hiérarchie dans cette liste, ce n'est pas un classement. Mais je pense à "Bébert" tout de suite parce que celui-là, comme le précédent, l'a attendu, l'a voulu, ce titre, depuis toutes ces années.
J'aime : sa décision de rester. 10 ans. Malgré les défaites successives, malgré le bon comme l'amer.


Morgan Parra. On dit que ce serait celui qui nous a enfin permis d'être Champions. Celui qui nous manquait. Possible. A vrai dire, mon sentiment est que la régularité de toute une équipe, tout un club, y est plus pour quelque chose que les qualités et compétences d'un seul bonhomme. Mais quel Bonhomme ! "Le Merdeux", c'est la classe internationale, la dureté de l'envie dans le regard, la décision incarnée. Le Patron, comme on a dit.
J'aime : sa façon d'assumer ses responsabilités avec humilité. Juste ce qu'il faut.


Brock James. L'un des artisans principaux du titre. Pas sur un match ou deux de phase finale, encore qu'il ait été exceptionnel, mais sur plusieurs années de régularité et d'excellence dans les pieds et les mains. J'admire sa virtuosité quand il est bon, c'est à dire très souvent. 
J'aime : son abnégation à "se refaire" comme on dit au poker. Le travail acharné -et visible- de "Brokie" pour améliorer ses points faibles (principalement la défense). J'ai aimé aussi son attitude lors de la finale : aucune hésitation à enfin aller au combat sans se défiler, à plaquer pour de vrai, à attaquer avec envie, ... Pour moi l'incarnation de cette équipe ce soir-là.


Elvis Vermeulen. Quel Homme ! Pour l'avoir brièvement rencontré, c'est la gentillesse incarnée. L'oeil doux comme un agneau. Mais sur le pré, quel envie de perforer, de pénétrer, d'avancer ! Quelle activité! 
J'aime : la régularité au plus haut niveau d'activité sur le terrain du "Brad Pitt du Rugby Français" toute cette saison passée et même au-delà. Je ne l'ai jamais vu faiblir. Respect.


Anthony Floch. Le "Chinois" a grandi. On l'a vu, il est plus mûr sur ces envolées. Des envolées presque lyriques parfois, tant on aime sa manière de partir et de zigzaguer entre les défenses adverses. Une question : pourquoi n'est-il pas LE remplaçant de Poitrenaud avec le XV de France ?


Julien Malzieu. "Zen" ne l'est pas sur le pré et on aime ça. J'aime ce gars, j'aime son sourire, sa détermination, son courage lors des phases difficiles, son talent pour détaler comme un lapin comme un coup de fusil qu'on aurait pas vu venir et aller aplatir en Terre Promise dans le même style que sa course : avec urgence, mouvement et saccade.
J'aime : son attitude quand il ne peux pas jouer (ex. rôle de porteur d'eau lors des phases finales 2008). Et son origine ponote. Un autre Auvergnat à l'ASM, ça fait du bien pour ne pas se perdre en route...


Thomas Domingo : Une chance pour l'ASM. Si notre pack est surnommé celui des Bouchers par certains de nos adversaires, c'est en partie grâce à lui. Quel activité ! Quelle monstrueuse ingéniosité dans le combat en mêlée ! Certains disent même que "Domi" serait le meilleur pilier gauche de la planète à l'heure actuelle, c'est vous dire...
J'aime : il donne tout. C'est impressionnant. 


Mario Ledesma : "Super Mario", c'est l'expérience, le Papa, la sagesse incarnée. Pour moi, il symbolise avec ses piliers l'intelligence des avants. Au comptoir ou dans le vestiaire, on entend souvent que devant, on pas besoin d'en avoir beaucoup dans la caboche, ce qui compte c'est de pilonner, mais tout le monde dans ce sport sait que c'est faux. Et notre première ligne en est la plus belle expression.
J'aime : le fait qu'il y ait cru jusqu'au bout. Qu'il n'ait jamais lâché. Lui non plus. 


Julien Pierre : "Chameau" est un bête à part. Un animal que je ne saurais décrire pour lui rendre tout-à-fait hommage. Il est fort. Au sens large du terme. J'aime ce gars.
J'aime : ce qu'il apporte à l'équipe dès qu'il rentre sur le pré.


Thibault Privat : "Le Grand" est notre inlassable guerrier blond. Le nîmois est là où il faut, quand il faut, avec toute son agressivité pour faire la différence. Et à ce niveau-là, ça ne demande pas simplement de la bestialité. C'est de la technique. Et du travail.
J'aime : le contraste saisissant de sa "cool attitude" en-dehors du pré avec l'intensité de combat qu'il met sur le terrain.


Jamie Cudmore : Dans un style différent de celui du "Grand Blond", voici "le Canadien". Une créature mi-homme mi-bûcheron née pour tout dévaster sur son passage et prête à écraser n'importe quel obstacle devant elle. Un bulldozer au physique totalement fou. Avec ce qu'il faut comme dose d'agressivité, d'énergie et de taux de pénétration dans les lignes adverses pour faire fuir tout être normalement constitué en face.
J'aime : sa folie destructrice. Non, je rigole (quoique). Son activité sur le pré.


Julien Bonnaire : "Juju" est un artiste de l'air. Un équilibriste de la touche. Mais pas que. Grande activité, sourire et professionnalisme. On sent le gars auquel on peut se fier. 
J'aime : son jeu d'avantage axé sur le défi devant  et l'agressivité qu'il y a mis cette saison. 


Napoleoni Nalaga : J'ai failli écrire un billet assez acerbe sur lui et ses performances cette année. J'avais tout : le titre ("Broken Arrow" en référence à son surnom de "Flèche"), l'accusation ("Naps" ne court plus aussi vite, aussi souvent et ne marque plus autant) et l'argumentaire un peu foireux de défense (on ne peut pas être au top tout le temps). C'était juste avant les phases finales. Je me suis dit "on verra". Et on a vu. Un grand joueur, mais qui doit faire attention à mon sens à ne pas se reposer sur ses lauriers. Un type qui affole les défenses adverses. Une arme importante dans notre dispositif d'attaque. "La Machine".
J'aime : la petite impulsion qu'il donne à sa jambe (gauche, je crois) à chaque foulée lors de ses folles courses, comme autant de petits soubresauts signifiant "allez, allez, encore quelques mètres et tu y es !". Ses raffuts, aussi, et sa manière de se sortir de trois défenseurs adverses qui ont littéralement plongés sur lui.


Et les autres que je n'oublie pas et qui ont rendu cette aventure possible par leur attitude : Marius Joubert "le Mophrate", Alexandre Lapandry "le Tube", "Dato" Zirakachvili, Martin Scelzo "la Grosse Bête", Benoît Cabello, Vincent "le Belge" Debaty, "Gonza" Canale, Kevin Senio, Loïc Jacquet, et les autres...




Les "Stratèges"

J'ai hésité à intitulé cette deuxième partie Les "Résistants". Ils ont résisté à renoncer. Résister à la tentation de jeter l'éponge, partir et laisser un groupe formidable sans certitude quant à l'avenir. Ils sont un peu moins sur le devant de la scène mais chacun a conscience de leur importance.

Ils se nomment Vern Cotter, Joe Schmidt, Jean-Marc Lhermet, Jacques Pineau et, bien sûr, René Fontes. "Beaucoup d'abnégation" comme disait le grand Vern, arverne pour l'éternité, le soir de la Victoire. Cela vaut tant pour les joueurs que pour eux. Car dans leur position, partir eut été plus "facile", mais aussi plus compréhensible. Il faut honorer cette détermination. 
Alors : merci Messieurs. Cette Victoire est votre, tout autant que celles des gladiateurs se battant sur le terrain.



Ceux "de l'Ombre"

Du secrétariat à la préparation physique, de la maintenance du Stade Marcel Michelin au service Communication, on ne les voit pas, on les connais à peine, mais sans eux l'ASM Clermont Auvergne ne serait probablement pas, en 2010, Champion de France. Et l'on oublie, à mon sens, trop souvent ces acteurs de l'ombre ô combien important pour la stabilité du club, sa reconnaissance et in fine, sa performance. Ce sont eux, les Annie Nicolas, les Sébastien Bourdin, les Emmanuel Moussié, les Jean-Pierre Darnaud -hélas ! parti à "la concurrence", et tant d'autres.
Nous devons eux également, les remercier et les féliciter pour leur travail.



Les "Amoureux"

Il parait évident que si l'ASM n'avait pas été tant soutenue, tout au long de ces années, de ces décennies, par ces innombrables supporters. Je reste convaincu qu'il faut plus que de l'amour, de la passion, pour supporter si durablement et fidèlement l'ASM. Avec son équipe et tout ce qu'elle a connu, il faut quelque chose de plus. Ce quelque chose, que chacun peut ressentir dans la ferveur qui s'élève dans le Stade Marcle Michelin lors des jours de match, est aussi, d'une certaine manière, la clef de la Victoire du 29 mai 2010. C'est une flamme d'une extraordinaire lueur qui jamais ne s'éteint, quand bien même l'équipe connaîtrait quelques jours plus sombres, que ce soit sportivement comme dans sa gestion.
Le plus beau remerciement à cela est le Bouclier de Brennus ainsi que les futures Victoires de l'ASM Clermont Auvergne.

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